Une stagnation inquiétante des résultats de l’insécurité routière
Une stagnation inquiétante des résultats de l’insécurité routière
Rue de l’Avenir participe activement au Conseil national de sécurité routière (CNSR) et à la commission « Infrastructures, innovations technologiques, partage de la route et actions locales ». L’association a pu y exposer ses constats et ses attentes lors des commissions du 4 novembre et du 9 décembre 2025.
Les objectifs de Rue de l’Avenir :
L’association œuvre en milieu urbain, à un meilleur partage de l’espace public et une limitation des vitesses, pour favoriser des déplacements sûrs et assurer un développement des modes actifs, marche et vélo, et des transports collectifs.
Cet engagement intègre l’amélioration de la qualité des infrastructures, de la sécurité routière et de l’adaptation nécessaire des espaces publics et de la voirie aux usagers les plus vulnérables.
Un palier mortifère qui perdure :
Le bilan Sécurité routière 2024 (ONISR) a été diffusé à tous les participants de la Commission. Il indique une stagnation globale de l’accidentalité et l’absence d’améliorations récentes.
Rue de l’Avenir relève en particulier que le « palier » représenté au niveau national par 3 193 personnes tués en métropole en 2024 et 16 000 blessés graves, reste malheureusement stable depuis plusieurs années.
Cette situation ne peut être ni banalisée, ni considérée comme inévitable.

Demandes de Rue de l’Avenir en matière de sécurité routière :
L’association appelle la Commission Infrastructures du CNSR à porter des messages ambitieux, qui contribuent enfin à « percer » ce palier, dont on ne peut accepter qu’il soit incompressible.
Le soutien d’une « Vision zéro tué ou blessé grave », ainsi que la promotion de la « Ville 30 km/h », sont des priorités pour Rue de l’Avenir, qui développe depuis plusieurs années la campagne « Ville apaisée, quartiers à vivre ».
Constat pour les usagers vulnérables en agglomération :
Les tués représentent en 2024 en agglomération (ONISR) 321 piétons, 108 cyclistes, 31 conducteurs d’EDPM : soit 460 usagers vulnérables tués, sur 1 030 tués en ville (45%). Seuls, 10 tués sur 460, l’ont été au cours d’accidents n’impliquant pas de véhicules motorisés.

C’est-à-dire que l’immense majorité des usagers vulnérables tués en agglomération, sont le fait de collisions avec des véhicules motorisés, le facteur vitesse étant très important.
De plus, l’évolution progressive des véhicules, de plus en plus larges, imposants et lourds, se fait au détriment des règles de prudence en ville et de respect de tous les usagers. Leur équipement en limitateur de vitesse et enregistreur de données d’usage, devient de plus en plus d’actualité.
Communication – changer de cap et d’échelle:
Le message « zéro tué, zéro blessé grave », doit être porté pour être efficace, en priorité par les autorités nationales puis à relayer par les autorités locales.
Il constitue en effet un levier très important de mobilisation publique, pour sensibiliser efficacement l’ensemble des usagers et réussir à réduire le palier de 3 200 tués et 16 000 blessés graves en France/an.
Mettre en avant les 16 000 blessés graves /an en France, en plus de celle des 3 200 tués, nous paraît également très importante pour accroître l’impact de cette campagne, sensibiliser et responsabiliser davantage tous les citoyens sur les conséquences de l’insécurité routière.
Il semble également nécessaire, qu’en complément des initiatives des collectivités locales, l’État puisse s’impliquer dans une communication pédagogique grand public sur les mesures dites du « Code de la rue » qui, souvent, ne sont pas connues ou ne sont pas comprises de nos concitoyens. Cette question est régulièrement évoquée par nos correspondants locaux, quels que soient les territoires urbains ou ruraux.
Réglementation – la réduction de la vitesse en ville doit devenir une priorité :
Tous les acteurs de la sécurité routière reconnaissent l’impact négatif de la vitesse sur l’accidentalité. Soutenir au nom de la Commission Infrastructures du CNSR, un message fort sur l’intérêt de limiter la vitesse en agglomération à 30 km/h et d’en assurer le contrôle, serait essentiel pour obtenir des améliorations pour les usagers vulnérables, piétons, cyclistes et EDPM*.
La promotion de la « Ville 30 » doit en devenir une priorité et se traduire par au moins 80% des voies à 30 km/h, avec un maximum de 20 % des voies à 50km/h en ville.
Aménagements – des dispositifs à revoir et mieux utiliser :
Les usages de l’espace public montrent des dysfonctionnements répétitifs et importants en ce qui concerne :
-
-
Les zones de rencontre : la vitesse maximum de 20km/h est d’une part, inadaptée pour les piétons et d’autre part, non respectée par les véhicules motorisés qui la dépasse très souvent, de plus, leur aménagement est souvent très disparate et peu compréhensible d’un site à un autre.
Photo Rue de l’Avenir -
Les possibilités d’usage du « chaucidou » (chaussée à voie centrale banalisée) et de la voie-verte, méritent d’être plus largement expliquées aux usagers et aux aménageurs, car sources de nombreux défauts d’implantation ou d’aménagement, de dysfonctionnements et de causes de multiplication des conflits entre tous les modes.
-
En conclusion :
Rue de l’Avenir espère vivement que ces propositions pourront être examinées et débattues au cours des prochaines commissions « Infrastructures, innovations technologiques, partage de la route et actions locales » du CNSR et faire l’objet de propositions dès 2026, notamment à l’occasion du projet de « semaine » ou « journée » 2026 de la sécurité routière
*EDPM : Engin de déplacement personnel motorisé
